mardi 29 avril 2014

Eric Simard a rencontré les collégiens du Prix Gavroche...

Lorsque je débute une histoire, je sais très rarement où je vais. J’aime me lever le matin sans savoir ce qui va se passer dans les prochains chapitres. Je vis l’écriture comme une aventure. Il m’arrive parfois d’être bloqué mais cela fait partie du risque. Voilà pourquoi je retravaille sans arrêt mes histoires, jusqu’à écrire plusieurs brouillons. Mes personnages m’emmènent dans des situations souvent imprévues. C’est assez laborieux mais très excitant.

Lorsque je débute une rencontre avec des lecteurs, je devine par expérience quelles sortes de questions me seront posées. Et pourtant, je vis ces échanges comme une aventure. Il m’arrive d’être surpris par certaines interrogations et de ne pas savoir quoi répondre. Cela fait partie du jeu. Voilà pourquoi j’accepte de rencontrer des classes. Les lecteurs m’emmènent parfois sur des territoires imprévus qui m’obligent à me positionner, à réfléchir sur ma relation à l’écriture.

J’ai vu des larmes s’écouler pendant des rencontres. J’ai entendu des témoignages poignants, des rires, des soupirs de soulagement, des grognements de colère aussi...

Les jeunes de Rueil-Malmaison ont accepté le risque de lire mon livre. J’ai accepté le risque de les rencontrer. Beaucoup ont pris la parole, d’autres ont participé à leur manière, pudiquement, à fleur de regard. Merci pour votre sensibilité, chers lecteurs, et bons futurs voyages...

Eric Simard, auteur du roman fantastique Les larmes d'Ithaque (J SIM)

Christophe Miraucourt a rencontré les collégiens du Prix Gavroche...

6h. La sonnerie de mon Smartphone me réveille. C’était prévu. Aujourd’hui, je rencontre une centaine de collégiens de Rueil-Malmaison, dans le cadre du prix littéraire Gavroche. Mal réveillé je m’arrache à regret de mon lit.

6h10. La douche me remet les idées en place.

6h20. Mon Smartphone affiche un message. Je lis ces mots avec stupeur : Ne prends pas le train. Le numéro est inconnu et j’ignore si c’est un conseil ou une menace. Puisque l’appel est anonyme, je décide de faire comme si je ne l’avais jamais reçu.

7h15. Le petit déjeuner avalé, je me rends à la gare. Le train est déjà à quai et les gens s’installent en attendant le départ. Je m’affale sur un siège, prêt à piquer du nez.

7h30. Mon Smartphone vibre. Tu aurais dû m’écouter. Maintenant c’est trop tard. Machinalement, je relève la tête et je remarque un type avec une capuche qui range son téléphone tout en me jetant un regard en coin. Je ne m’en étais pas rendu compte avant, mais nous sommes les deux seuls passagers de ce wagon.

7h30 et 25 secondes. Une voix annonce le départ imminent du train. Cette fois-ci je n’ai plus aucun doute. Le gars est l’auteur des messages. Il me fixe, l’air ironique.

7h31. Les portes se ferment. L’homme se précipite et se glisse entre les deux battants. Debout sur le quai, il me dévisage, narquois. Je crie «  ! » mais c’est bien trop tard.

7h32. Nouveau SMS. Plus bref tu meurs : « BOUM ! ». D’ailleurs, j’ai bien l’impression que c’est ce qui va m’arriver. Mourir.

7h33. Le cœur battant, je fouille sous chaque siège. A la recherche d’une bombe. Je ne sais pas qui m’en veut, mais le message est explicite.

7h35. Elle est là. Sous une banquette. Une bombe artisanale avec un détonateur et un compte à rebours qui annonce 3 secondes restantes. Je tente de m’éloigner le plus vite possible, mais comme dans un mauvais rêve, j’ai l’impression de faire du sur-place.

3…2…1. Une sonnerie stridente retentit. La bombe explose. Enfin non. J’avais raison. C’était un mauvais rêve. La sonnerie stridente n’est que celle de mon Smartphone, qui m’extirpe de mon cauchemar. Il est 6 heures. 
Un message s’affiche sur mon téléphone. Je décide de ne pas le lire. On ne sait jamais !


10h02. Je suis accueilli par Sylvie et l’équipe de la médiathèque. Une trentaine de collégiens m’attendent. Les questions sont riches et la discussion s’instaure pendant une heure trente que je ne vois pas passer.

11h30. Mon portable vibre. Est-ce que je n’ai pas vu une ombre furtive, dans l’amphithéâtre où nous nous trouvons ? Je décide d’éteindre mon téléphone. 

14h. Reprise des questions-réponses avec soixante, soixante-dix jeunes d’un second collège. Là encore, je les remercie pour l’intérêt de leurs questions. J’espère que mes réponses ont été à la hauteur.

15h30. Je repars de la médiathèque enchanté de ces rencontres.

16h30. Gare de l’Est. Un type portant une capuche pianote sur son portable. Finalement, je vais peut-être rentrer chez moi par mes propres moyens.

 

Christophe Miraucourt, auteur du roman policier Ce que je n'aurais pas dû voir (J MIR)

lundi 28 avril 2014

Pascal Ruter a rencontré les collégiens du Prix Gavroche...

Je me souviens qu'un doux et frais soleil printemps accompagnait mon voyage vers vous. Mais c'est l'échange avec vous, jeunes et enthousiastes lecteurs du Prix Gavroche, qui a ensoleillé ma journée. 

J'ai été très frappé par la justesse de vos questions et de vos remarques ainsi que par l'inventivité de vos créations autour de mon roman. J'ai été très fier de pouvoir échanger avec des jeunes qui montrent une sensibilité littéraire aussi rare.

Je suis également très reconnaissant à vos enseignants qui se sont engagés dans cette aventure avec une belle énergie. 

Encore merci pour cette belle rencontre !
 

Pascal Ruter, auteur du roman de vie Le cœur en braille (J RUT ADO)

mardi 8 avril 2014

Viviane Moore a rencontré les collégiens du prix Gavroche...

Comme en amitié ou en amour, les rencontres ne sont jamais ce que l'on prévoit.

Qu'elles soient à la télé, à la radio ou devant un amphi remplis de lecteurs. 

On se prépare à des questions, à un sujet donné, on répète parfois même face à son miroir, mais ce ne sont pas celles-là qui sont posées.

Quant à nos réponses, on les voulait réfléchies et finalement, elles sont intuitives, rapides, maladroites parfois ou au contraire, étonnamment détaillées et approfondies. 

Ce 3 avril 2014 à la médiathèque de Rueil-Malmaison n'a pas échappé à la règle. 

Les collégiens de la Malmaison puis ceux des Bons Raisins ont su me surprendre et m'étonner.

Tant mieux. 

Pour eux… et pour moi.

Viviane Moore, auteure du roman historique La nuit du loup vert (J MOO)

mercredi 2 avril 2014

Les élèves des Martinets ont rencontré Pascal Ruter...

Lors de leur rencontre avec l'écrivain Pascal Ruter, les élèves des Martinets ont imaginé un jeu, le Ruter'Game, et réalisé une affiche, sorte de grand plateau de jeu. 
Avec ce jeu, ils ont pu agrémenter la rencontre et réserver quelques surprises à Pascal Ruter. 
Pascal Ruter : à la rencontre d'un écrivain

Après avoir lu Le cœur en braille, les élèves des Matinets ont réalisé des illustrations et posé des questions au dos de l'image. C'est l'auteur qui choisissait ainsi l'image qui l'intéressait et découvrait la question.

Vous êtes professeur et écrivain, pourquoi ? Quel métier préférez-vous ? 
Je suis avant tout professeur, cela me permet de gagner ma vie. Écrivain, est-ce vraiment un métier ? Un loisir ? Pour moi, c'est une respiration.
Ce sont deux métiers opposés : le professeur montre la voie, il donne des directions alors que le métier d'écrivain c'est la liberté, l'émotion. 

Déjà deux livres dont le héros est Victor, sera t-il un héros récurrent ? 
C'est une demande de l'éditeur. J'ai donc écrit ensuite dans Du bonheur à l'envers, la vie de Victor quand il avait dix ans, avant qu'il n'entre au Collège et quand sa mère était encore là. On comprend pourquoi le couple se sépare, pourquoi la voiture a tant d'importance. 
Il y aura un 3ème volume quand Victor aura 17 ans. Sa mère reviendra, on verra comment, et on retrouvera tous les personnages qu'on a connus avant comme Marie-José.

Est-il facile de trouver un éditeur ? 
J'ai toujours voulu écrire mais c'est très long et difficile de faire sa place. Quand j'avais votre âge, j'écrivais des chansons et composais de la musique. 

Avez-vous écrit d'autres livres ?  
J'ai écrit d'autres livres. L'amour au subjonctif est sorti le 5 mars 2013, donc la veille de notre rencontre. Il s'agit d'un roman sur un voyage scolaire à Rome un peu "rock'n'roll". Un autre sortira l'an prochain. 
J'écris toujours plusieurs histoires en même temps, certaines vont au bout et deviennent des romans, d'autres "tombent".
Actuellement j'écris un roman épistolaire entre deux adolescents. 

Etiez-vous un bon élève ?
J'étais plutôt un bon élève, j'aimais bien l'école, je n'étais pas un rebelle. 
Par contre à votre âge, je ne lisais pas beaucoup. C'est au lycée, grâce à un professeur que j'ai découvert certains écrivains et que je me suis mis à beaucoup lire. J'ai notamment découvert Flaubert surtout, et Stendhal. J'ai fait comme le CPE dans mon livre; j'ai lu énormément, c'était presque maladif. 
J'ai commencé à écrire vers 22/23 ans, un peu chaque jour.

Vous inspirez-vous de votre vie ? 
Je m'interdis d'écrire sur mes élèves, et je n'écris pas sur ma vie même s'il y a un peu de moi dans chaque personnage. Mon esprit fantaisiste se retrouve chez Victor ainsi que mon goût pour la musique rock ; quant à ma passion pour la lecture, elle se voit chez Lucky Luke, le CPE. 

Aimeriez-vous que votre livre devienne un film ou un dessin animé ? 
Eh bien, cela va se faire, le livre va devenir un film même si j'ai du mal avec cette idée de voir mon histoire et mes personnages m'échapper. 

Savez-vous en commençant un livre toute l'histoire que vous allez écrire ? 
Au début, je connais les grandes étapes du récit mais ensuite je navigue un peu, l'histoire se précise, petit à petit. Les personnages évoluent.

Si vous souhaitez emprunter les livres de Pascal Ruter dans les bibliothèques de Rueil-Malmaison :
- Le cœur en braille (J RUT ADO / J RUT) 
- Du bonheur à l'envers (J RUT ADO / J RUT 2)

 

RUTER'GAME : Règlement

Pour les élèves souhaitant réaliser leur propre Ruter'Game,  voici les règles du jeu réalisées par les élèves des Martinets :

Règle n°1 : Prenez un auteur, vivant de préférence !


Règle n°2 : Fabriquez un plateau de jeu en choisissant des images qui illustrent des épisodes du livre choisi.


Règle n°3 : Rédigez des questions qui mettront l'auteur sur le grill, le déstabiliseront ou l'amuseront.


Règle n°4 : Un dé est indispensable. Mais nous n'en avons pas. Dommage !


Règle n°5 : L'auteur choisit une image, lit la question et y répond.


Règle n°6 : Puis c'est au tour d'un élève de poser une question.


Le jeu dure 1h30mn. Amusez-vous bien avec notre Ruter'game !